Jour 1
Le ferry étant partie avec 2h30 de retard et naviguant en soirée, nous avions pour une fois anticipé notre hébergement. Nous ne nous sentions pas trop de nous retrouver avec nos sacs, la fatigue et pas de wifi au milieu de la nuit, alors nous avons anticipé !!! En arrivant à Quellon, ville au Sud de Chiloe, nous nous dirigeons vers l’adresse indiquée sur booking de notre Cabanas (gite). Après 15 minutes de marche nous arrivons dans la bonne rue et là.. rien !!!, pas de Cabanas, pas d’hôtel, rien qui ressemble de près ou de loin à un lieu de location touristique. Les enfants, pas un brin affolés par la situation, se sont tranquillement installés dans la rue, en attendant que papa et maman trouvent la solution ! Pour vous situer un peu, il est entre temps 1h du matin. Koen avait repéré une dame qui arrosait ses plantes. Elle tente d’appeler le numéro de la réservation mais la personne lui répond qu’il n’a pas de Cabanas à cet endroit là. On tente de réveiller la personne habitant dans la maison correspondant au numéro de la rue, mais la personne nous informe un peu énervé qu’il n a rien à louer. Une voiture s’arrête pour nous aider, nous lui expliquons la situation. Il raccompagne sa femme et ses enfants chez lui et revient auprès de nous. Il appelle quelques cabanas qu’il connait mais toutes sont complètes puis finalement il tente d’appeler la cabanas réservée initialement et la personne lui envoie finalement la bonne adresse sur WhatsApp ! C’est à 2,5 km de là où nous sommes, le monsieur passionné de foot se lance dans une explication sur les exploits du Paris Saint Germain accompagné de notre compréhension de l’espagnol qui diminue avec la fatigue, la discussion n’est pas des plus fluides ! A 2 h du matin nous arrivons à l’endroit indiqué, l ‘adresse n’était juste pas la bonne sur la réservation. Nous en informons le propriétaire qui n’a pas l’air de s’en inquiéter plus que ça . Nous remercions notre chauffeur et nous nous couchons épuisés !
Jour 2 :
Le matin nous découvrons le travail des pêcheurs d’algues qui les font sécher sur le trottoir avant de les vendre au Japon. C’est une grosse activité économique pour Chiloé. Aujourd’hui le programme est d’aller en direction de Castro, ville plus centrale, afin d’apprendre à préparer ce fameux Curanto! Après quelques minutes d’attentes une voiture s’arrête (et oui, nous sommes toujours en stop) elle nous emmène directement à Castro ! C’est parfait. En arrivant, nous trouvons un guesthouse où le propriétaire nous donne sa propre chambre pour pas très cher, car il est complet. Ok Vendu 3 lits de 1m de large pour 5 à 30 000 pesos ça nous va! (petit déjeuner copieux inclus) C’est pas le grand confort mais ça a le mérite d’être propre et avec une ambiance plutôt sympa. Nous partons faire une visite de la ville où le principal intérêt est les maisons sur pilotis, l’église coloniale, le port et les petits marchés d’artisans. Nous achetons quelques pommes de terre de Chiloé, réelle vedette ici. À une aire de jeux, les enfants se mettent à discuter avec une française, nous les rejoignons et apprenons qu’il y a en ce moment sur Castro un festival autour de la gastronomie de Chiloe. Nous prenons les informations et le programme du lendemain est donc tout fait. Nous irons au festival !!
Jour 3 :
Il est plutôt facile de se rendre au parc puisque la plupart des bus sont indiqués ‘parque’ ! Après 20mn, nous arrivons au parc, nous découvrons plein de stand sur la gastronomie locale et sous un chapiteau en bois, un groupe de personnes est entrain de préparer le fameux Curanto que nous sommes venus chercher. Après un rapide contact avec les organisateurs, Koen peut rapidement participer à la préparation de celui ci. Pendant la cuisson des préparations nous en profitons pour découvrir les autres spécialités ( Brochettes sur barbecue original, crèpes géantes de pommes de terre appelées ….) Je vous laisse découvrir, si ce n’est pas déjà fait, l’article de Koen sur la préparation de ce plat surprenant. Pendant cette fête nous rencontrons Oscar producteur de cidre sur Chiloé. Koen échange avec lui et nous apprenons qu’il vit à Ancud au nord de l’ile avec sa compagne française. Il connait certainement des personnes qui pourront nous accueillir pour notre volontariat. Nous rencontrons Pia, un peu plus tard, qui nous propose de nous emmener le lendemain sur Ancud. Le rendez vous est pris !
Jour 4 :
Après une matinée d’école et de préparatifs, nous sommes sur le départ, quand nous recevons un mail de Pia qui nous informe que finalement ils ne viendront pas sur Castro. Mais ils seront quand même ravis de nous recevoir ! Nous reprenons le stop et je dois bien l’avouer aujourd’hui seul Koen était optimiste pour le stop et ça a payé ! Nous arrivons à Ancud plus tard que prévu. Pia nous a donné rendez vous sur la promenade du bord de mer. Nous réussissons à la contacter. Quand elle arrive, elle nous apprend que Oscar a eu un problème de santé. Nous dînons sur la place puis elle nous emmène sur le terrain qu’ils exploitent où nous avons prévu de camper. Finalement nous découvrons une jolie bodega en bois avec petite cuisine et mezzanine pour dormir. C’est top on esperait pas autant ! Pia nous fait rapidement visiter, mais dans la nuit on ne se rend pas encore compte du petit paradis où nous sommes !
Jour 5 :
Le lendemain nous découvrons un jardin immense que Pia et Oscar ont aménagé afin de l’exploiter et de l’aménager pour des visites pédagogiques. Nous découvrons pépinière, plantations de fruits et légumes (ail de Chiloé, pommes de terre, carottes, fraises (les enfants ont terminé les récoltes) petits pois… Mais également une serre construite par Oscar et une maison en construction dans un style cabane au dessus des arbres. Les enfants veulent la même en rentrant. On ne peut s’empêcher de penser à nos amis Christelle et Nico qui ont un projet de culture similaire. Les amis, si un petit détour par le Chili vous dit, on connait un lieu plein d’inspiration pour vous !! Nous sommes à 20 mn à pied de l’océan, les enfants ne résistent pas à l’envie de tester le pacifique. On finit l’après midi par une bonne glace !
Jour 6 :
Le lendemain, nous avons réellement envie de faire quelques choses chez nos hôtes. Les enfants prennent plaisir à participer au nettoyage des salades et la récolte de l’ail de Chiloé. Pia nous rejoint pour partager un repas gargantuesque à base d’agneau et une salade où les enfants récoltent les légumes dans le jardin. Nous échangeons sur la vie au Chili, la dictature de Pinochet, encore très présente, l’école, leur vie, notre vie…. Un vrai super moment. Au cours de nos discussions, nous apprenons qu’Oscar a créé, il y a quelques années une école pour les enfants du village. Cette école avec un équipement plutôt moderne, est gratuite. En effet au Chili, il y a deux système de scolarité l’un gratuit, avec des enseignants très mal payés et où le niveau et les conditions d’apprentissage ne sont pas bonnes et une autre payante avec des conditions optimales mais très chère (mais comme l’école que nous avons visitée, celles-ci peuvent être gratuites grâce à de nombreuses subventions) . Au cours de nos rencontres nous comprenons que la société chilienne est divisée en deux catégories, ceux qui ont de l’argent et les autres. Ce système divise énormément la société chilienne.
Pia travaille dans cette école dans la partie gestion. Nous profitons évidemment de cette opportunité pour lui demander une visite privée. Même si les enfants sont encore en vacances nous en profitons pour poser toutes nos questions. Eliot prépare un article à ce sujet et Nathan vous prépare une petite surprise !
Ces derniers jours ont été riches en rencontres et nous ont offerts une jolie parenthèse. Nous reprendrons la route dès le lendemain (en stop toujours) afin de rejoindre le continent et de poursuivre notre périple pour Villarica.
Je ne peux terminer cet article sans vous parler d’un sujet préoccupant et très polémique ici. Le long de notre route nous avons très souvent croisé sur l’eau des maisonnettes vertes avec des grands parcs, très grands parcs à l’intérieur. Ce sont des parcs à saumon. C’est une des activités principales de l’ile de Chiloé et fait vivre des milliers de personnes. Seulement ces saumons sont entassés dans des cages et dopés et gavés aux antibiotiques. Il y a quelques années une maladie à fait considérablement augmenter la mortalité dans les parcs. Pour ne pas contaminer les autres, les exploitants ont eu la merveilleuse idée de rejeter les poissons morts au large. On parle alors au Chili de marée rouge. Les prédateurs des saumons, les orques, ont mangé ces saumons. Ces derniers sont aujourd’hui menacés d’extinction ! Après plusieurs tests, il s’avère qu’après plusieurs analyses, que cette marée rouge a en plus développée une algue nocive pour l’homme. Les clients de ces exploitations (appartenant pour la plupart à des compagnies Norvégienne) sont essentiellement les pays occidentalisés. Loin de moi l’idée de donner des leçon ou d’avoir une solution à proposer mais je peux au moins vous partager ma pensée. Nous seul avons les moyens de modifier notre comportement d’achat et de condamner ces pratiques dictées par l’industrie agro-alimentaire!
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