Jour 1 :
On nous a dit que le stop marche plutôt bien sur la route de la Carretera Austral. C’est le moment de vérifier. Un incendie en aval fait qu’il y a peu de voitures qui passent. Erica part à bord d’un premier véhicule avec Eliot et Nathan. Koen et Loan finissent par être pris en stop par un Monsieur qui nous emmène jusqu’à Coyhaique. Les paysages sont magnifiques et sont faits de lacs, rivières et montagnes. La route est assez longue car il s’agit d’environ 60% de pistes et par conséquent les voitures roulent à maximum 50km/h. Nous nous retrouvons sans soucis sur la place centrale de Coyhaique.
Nous rejoignons l’office du tourisme afin de trouver un hébergement. Le monsieur nous indique qu’un avion n’a pas pu décoller et que, de ce fait, ils ont du héberger 150 personnes sur la ville et que la majorité des hébergements sont complets, y compris les campings. Il finit par nous trouver une chambre familiale à un prix acceptable (40 000 pesos, soit environ 55 euros). Arrivés sur place, il y avait visiblement eu un mal-entendu sur le prix de la chambre et la réceptionniste nous annonce le double à l’arrivée. La chambre est bien à 40 000 pesos, mais il en faut 2, ils n’ont pas de chambres familiales. Nous finissons par trouver un hôtel dans une rue un peu plus loin que nous négocions à 40 000 pesos. Les enfants sont supers contents de dormir dans un vrai lit, au chaud. Ca faisait un moment que nous étions en camping et ils apprécient réellement un peu de confort et nous aussi ! Nathan est trop content il y a même un bain, le must du luxe ! L’hôtel n’avait pourtant rien de très luxueux.
Jour 2 :
Après une bonne nuit de sommeil, nous partons pour Puyuhapi (la ville avec le plus de voyelle au monde, selon Erica!!) à mi-chemin entre Coyhaique et Chaiten (ville ou nous prendrons le ferry pour l’île de Chiloe). Nous avons à peine le temps de nous installer avec Eliot pour faire un peu d’école qu’une voiture s’arrête nous emmenant à Puerto Aysen. Une dame et son fils, qui vit à plein d’endroits puisque son mari est gardien de phare et qu’elle le rejoint régulièrement. Il nous dépose à quelques km du village, à l’intersection des routes, avec une dizaine d’auto-stoppeurs ! Aie, il y a de la concurrence. 5 mn plus tard, une camionnette s’arrête et nous prend tous ! Les enfants trouvent vraiment ça très rigolos, et les adultes aussi ! Il nous dépose un peu plus loin, où là nous attendons longtemps. Après 2 heures d’attente, où nous en profitons pour manger et faire un peu d’école, nous décidons de changer de coin ! En chemin, nos enfants râlent (oui c’est pas parce que c’est l’aventure, que les choses changent totalement) une voiture s’arrête et nous emmène jusqu’à Puyuhapi ! Ce couple, d’environ notre âge, sont les parents d’un petit gars de 2 ans et demi dont Nathan profite du siège auto, alors que nous nous serrons à 4 sur les 2 places restantes ! Les 2 heures de route sont riches en échange sur leur vie, leurs projets (un deuxième bébé arrive au mois de juillet, il devrait nous avertir de la naissance) et de leur quotidien au Chili. Ils nous apprennent qu’au Chili depuis la fin de la dictature de Pinochet 2 systèmes se sont crées : Un système publique gratuit pour l’école et la santé mais extrêmement bas de gamme même en matière de scolarité et un autre système très cher et privé, mais leur garantissant un système social efficace. Ils regrettent que beaucoup de différences soient faites entre les régions qui, certaines par leur isolement bénéficient de beaucoup de subventions et d’aide du gouvernement, notamment les écoles gratuites avec un bon niveau alors que d’autres régions plus peuplées sont un peu oubliées ! Ils trouvent notre système forcément idéal. Nous avons pu échanger sur les limites de chacun d’eux ! C’était vraiment des moments très agréables stoppés par quelques pauses photos afin de profiter du paysage. Nous avons traversé le parc national de Queulat qui offre une végétation luxuriante complètement différente de ce que nous avions jusqu’à maintenant !
En arrivant à Puyuahpi, un monsieur qui nous avait vu par deux fois faire du stop, mais n’avait pas pu nous prendre (car il voyage avec 6 enfants ça c est du courage !) souhaite nous offrir une chambre pour la nuit. Il nous loue une maison individuelle avec 3 chambres et un grand séjour. (voir l’article du bilan 1 mois pour plus de détails).
Nous terminons par une petite soirée sympa dans notre maison privée pour la nuit. Si ça continue, on va prendre goût au luxe !
Jour 3 :
Après une visite rapide du village : à part le lac il n’y a pas grand chose à voir à Puyuhuapi (à moins d’avoir beaucoup d’argent et de traverser en bateau privé et profiter des Resorts en face), nous partons, toujours en stop, dans le but de rejoindre Chaitén. La pluie nous surprend sur la route. Et oui, ce n’est pas que marrant le stop ! Mais heureusement, un 4×4 s’arrête vite disant qu’il souhaite nous prendre, nous avec les enfants, et pas le couple qui était pourtant là bien avant. On apprendra plus tard qu’ils ont attendu jusqu’à 17 h avant qu’une autre voiture veuille bien les prendre et qu’ils ont mis 3 jours pour faire la route que nous avons fait en 1 journée! Et oui, voyager avec des enfants, c’est facile ! Le conducteur nous dépose à mi chemin dans un village un peu isolé mais peuplé d’auto-stoppeurs. Nous nous éloignons un peu de la masse et un couple déjà bien chargé s’arrête permettant à Eliot de réaliser son rêve. Voyager dans un pick-up ! Il nous dépose à Chaiten en fin d’après midi !
Chaiten est une petite ville qui a connu une période très difficile ces dix dernières années. Le 2 mai 2008, le volcan Chaitén est entré en éruption alors qu’il était en sommeil depuis près de 10 000 ans. Des nuages de cendres ont couvert le parc de Pumalin et les villes voisines. Ces nuages ont atteint une altitude d’une vingtaine de kilomètres. Les villes de Chaitén et de Futaleufu ont dû être entièrement évacuées . Le gouvernement chilien a décidé à ce moment là de construire une nouvelle ville à environ 12km, mais les moyens financiers n’étaient pas vraiment à la hauteur. Après une longue bataille, Chaitén renaît de ses cendres. Nous avons fait le tour de plusieurs cabanas et d’hostals avant d’accepter 2 chambres dans un vieil hostel proche de toutes les commodités. On sent le souvenir de l’éruption encore très présent et les gens n’hésitent pas parler de cet épisode : Chaitén est vivant, mais il ne faut pas oublier ce qu’il s’est passé. Le volcan toujours en activité fument en permanence permettant à tous de prendre la menace au sérieux.
Faute de place sur « la barcaza », nom donné au ferry entre chaitén et Quellón, nous sommes restés trois nuits avant de pouvoir atteindre l’île de Chiloe. Nous en avons profité pour faire un peu d’école et profiter de la plage et du pacifique où nous avons aperçu pour la première fois des dauphins. Nous en avons aussi profité pour jouer au triste jeu de 2 min pour nettoyer la nature et il a fallu que nous revenions le lendemain avec un sac pour accueillir les déchets récoltés par les enfants. La récolte fut tristement bonne.
