Chili : Etape 5 – Villarica et Pucon

Jour 1 :

C’est décidé, nous voulons remonter un peu rapidement en direction de Santiago. Nous ne connaissons pas tout à fait le programme des prochains jours même si nous aimerions bien aller profiter des sources d’eau chaude du volcan Villarica. Pour sortir de Chiloé, une voiture s’est rapidement arrêtée afin de nous permettre de rejoindre le bac (où soit dit en passant, personne ne nous a demandé de payer quoique soit). Celui-ci nous mène sur le continent en à peine 20min. La route qui nous sépare de Villarica, mais la sortie d’un bateau est l’endroit propice pour le stop car toutes les voitures empruntent la même route. Nous ne sommes vraiment pas sûrs d’arriver à destination ce soir mais bon comme d’habitude (ohlala on a déjà des habitudes !!!) on se laisse porter! Une voiture nous arrête et nous emmène jusqu’à Puerto Montt. Génial, nous y serons vers le déjeuner! Le temps de ce trajet s’avère à nouveau riche en échange : Les deux hommes qui nous prennent en stop, nous apportent encore un nouvel avis sur l’économie chilienne et nous informent que la vie au Chili est relativement onéreuse et que même eux, travaillent dans le seul but de permettre à leurs enfants d’aller dans des écoles privées et d’assurer un système de santé sécuritaire à leur famille. Pour les vacances à hauteur d’environ une semaine par an, la plupart des personnes qui peuvent se le permettre préfèrent partir au Brésil ou Uruguay, bien moins cher que le Chili ! Ils nous apprennent également que le salaire minimum est d’environ 450 € par mois. En arrivant à Puerto Montt, nous sommes un peu assommés par le bruit et l’agitation de cette grande ville. Une agitation que nous avions quitté depuis bien longtemps! Nous sommes déposés au niveau d’un arrêt de bus sur un axe extrêmement rapide. Pas l’idéal ! On devient experts dans les lieux de stop !

Nous restons là un bon moment et Eliot et Loan se mettent à rêver des véhicules qu’ils aimeraient voir s’arrêter. Les choix passent de Ferrari, à Porsche, s’arrêtant sur une Formule 1 et finalement un semi remorque. Ils ne se doutent pas que leur rêve va vite se réaliser. Koen fait un grand signe à un semi remorque qui s’arrête et nous emmènera jusqu’à destination : Villarica, ou presque. Nous sommes relativement bien installés sur la couchette du chauffeur où les enfants en profitent par rattraper leur retard de sieste! on a quand même 3h30 de route. A mi-chemin, notre chauffeur fait une pause pour le traditionnel Once. Ici c’est un repas à part entière et pas juste un goûter. Ils nous informent que lui remangera le soir. Alors au goûter c’est sandwichs au fromage et glace ! On en profite pour acheter 1 kg de fraises, ici c’est la pleine saison ! Notre chauffeur nous dépose à l’intersection des routes à environ 35km de Villarica. Rapidement un pick up s’arrête et cette fois c’est à 5 à l’arrière, que le voyage aboutira, jusqu’au centre ville de notre destination finale.

Nous nous rendons à l’office du tourisme car le but ultime de cette destination est d’aller à des sources d’eau chaude, chauffées par les volcans avoisinants. Seulement le prix d’entrée de ces fameux sources sont adaptés en fonction bien sur de l’équipement et de l’aménagement proposés, mais aussi du type de clientèle reçue ! Environ 40 dollars par personne pour les touristes américains et environ 8 dollars par personne pour les sources moins touristiques, le tout est de savoir où il faut aller. Nous trouvons les renseignements plutôt pertinents jusqu’au moment ou on se rend compte que l’endroit qu’elle nous a indiqué pour camper n’existe plus depuis 3 ans. Nous prenons alors un taxi qui nous emmènera à la bonne destination où nous campons pour la nuit.

Jour 2 :

Nous voilà à nouveau en route avec nos sacs à dos afin de nous rendre aujourd’hui à Pucon. Nous sentons rapidement qu’ici, la population est très différente de ce que nous avons connu jusqu’ici. La destination prisée et les prix s’en ressentent. La clientèle a très clairement les moyens et ca se voit, un genre de Cannes au mois de Juin, la méditérannée en moins. Nous avons clairement des doutes pour le stop mais bon, si on ne le tente pas, on ne le saura pas. Comme depuis déjà quelques temps, la chance nous sourit, une voiture s’arrête et nous emmène à Pucon se situant à 40 km de là. Notre chauffeur du jour, nous indique les sources les plus adaptées à nos envies. Un petit bus sillonne la montagne et dessert toutes les sources, surtout des resorts luxueux, prônant les bienfaits des ces eaux et les soins vendus en parallèle, dans un environnement naturel ! Nous avons choisi les dernières de la route : Las Pozones, plus populaire mais aussi beaucoup moins cher. En arrivant, nous comprenons qu’il n’y aura pas de bus pour nous redescendre puisque le dernier est à 18 h 30 et qu’il est 17 h 00. On dépose nos sacs à la réceptionet nous voilà prêts à nous détendre, on verra bien après. Alors rien avoir avec ce que nous avions vécu au Costa Rica mais sympa quand même. On va de bassins en bassins, tous plus ou moins chaud et plus ou moins profond, dans un cadre de nature totale entouré de montagnes dans une eau à environ 40°. On est bien ! Seul regret on a laissé les tongs dans les sacs ! A l’entrée on nous annonce 3 heures max dans les bassins, on avait peur que çà ne nous suffise pas et finalement c’est largement assez ! Ces eaux étant très chargées en souffre et autres minéraux. En sortant il fait nuit et nous sommes quand même au bout d’une route, le plus simple nous parait de demander à une voiture de nous descendre jusqu’au village en bas où nous avons repéré une rando pour le lendemain. Les premières voitures sont pleines. En nous voyant patienter le réceptionniste nous propose d’appeler un ami qui sera là dans 10mn et qui peut nous descendre au village souhaité. Top ! C’est parti ! Le seul hic est qu’il nous demande 30 000 pesos soit environ 15 fois le prix du bus pour passer le coup de file. Bon tant pis, il n’y a pas que des gens serviables et honnêtes au Chili. Le mythe est tombé ! Nous déclinons cette généreuse proposition et continuons de tenter d’arrêter des voitures. Finalement un couple, avec un pick up, accepte de nous descendre sans problème. Cependant ils vont jusqu’à Pucon et ne bifurque pas vers le lieu recherché. Tant pis, nous retournerons à Pucon. En arrivant à l’entrée de la ville, nous comprenons mieux l’effet tourisme de masse qui sévit ici. Felipe, notre chauffeur, nous explique que l’ensemble des touristes descendent des thermes vers la même heure et que chaque soir cela crée pendant la période touristique un énorme embouteillage. Il est en vacances avec sa femme. Il est venu en vacances à Villarica pendant des années pendant son enfance. Embouteillage dans lequel nous restons plus de 2 heures. Nous n’avons pas d’hébergement de prévu et les hôtels que notre chauffeur nous propose sont plus qu’hors budget. Nous lui disons que nous logeons habituellement en camping. Il se renseigne gentillement sur la présence de gardien et sur la disponibilité. A 22h30 nous arrivons au camping et Felipé interpellé par notre voyage, nous offre la nuit au camping et nous propose en prime de revenir chercher Koen afin de l’emmener au supermarché pour notre repas du soir. Nous montons rapidement notre campement avec 2 de nos petits gars bien fatigués de cette journée dans l’eau. C’est encore émerveillé par la générosité que nous recevons que nous nous couchons.

Jour 3 :

Finalement nous avons décidé de reprendre la route aujourd’hui, n’ayant pas très envie de refaire les bouchons de la veille. On décide de rattraper le retard et finalement de mettre tout en oeuvre pour aller voir les chutes d’Iguazu. Nous reprenons la route dans le but de rejoindre Chillian une ville plus au nord où nous avons repéré un train nous permettant de rejoindre Santiago. Loan serait ravi mais nous restons prudent car nous avons déjà compris que les trains au Chili n’étaient plus très développés. Nous rejoignons Villarica en bus ce qui nous permet de gagner un temps précieux sur la journée. Et là, à nouveau un geste de sympathie envers un routier et c’est parti à bord d’un semi-remorque de béton cette fois. Nous avions initialement décidé de nous rendre jusqu’à Temuco car la route jusqu’à Chillian était trop important pour une seule journée. Notre chauffeur ne va pas toutefois exactement dans cette direction il propose de nous laisser 1 heure avant Temuco car lui va en direction de Concepcion. Il s’avère que Concepcion ne se trouve qu’à 1 heure de Chillian. Koen lui demande donc si on peut faire la route avec lui. C’est parti, nous continuons donc jusqu’à Concepcion ! Pendant le trajet, après une pause goûter offerte par notre chauffeur (les enfants adorent), il nous offre même son wifi. On se met à chercher un hébergement pour la nuit. Nous discutons avec lui sur les différentes catégories d’hébergement. Il trouve que tout est très cher. Il appelle sa femme dans un espagnol inaccessible pour nous. Quelques minutes plus tard, il nous informe que c’est tout bon, ce soir nous sommes ses invités, nous dormirons chez lui. Décidément, les imprévus du voyage réservent tellement de jolies surprises!